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Channel: Le blog des diagonales du temps
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confessions


Godzilla mon amour

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Quand j'étais ado j'adorais les film de Godzilla que j'allais voir avec des copains dans des cinémas assez crapoteux ou dans une petite salle près de chez moi qui privilégiait ce genre de programmation sans doute peu couteuse. Ce qui me chagrinait c'est que l'on voulait toujours faire du mal à ce sympathique gros lézard. A l'époque, je ne connaissais rien du Japon. Aujourd'hui pour avoir parcouru les rues de Tokyo que l'animal suceptible a une passion de détruire, je suis un peu plus partagé. 

Les Autrefois d'Ursus

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photo Bernard Faucon

photo Bernard Faucon

J'ai trouvé ce beau texte, que j'aurais aimé écrire, sur un site en déshérence. Il est signé Ursus, signature aussi mystérieuse que talentueuse. 

Les Autrefois

 

Les années 1990, puis les années 2000, ont sonné le glas des libertés les plus élémentaires de l'individu et les précipitent avec rage dans trou profond, aussitôt creusé aussitôt rebouché, afin que nous les oublions et nous imaginions pouvoir vivre sans elles.

Mais nos années 1960, 70 et 80 furent si belles qu'elles nous hantent douloureusement chaque jour de cette médiocre époque que nous vivons.

"Les Autrefois", ou notre enfance (qui n'est pas si loin...)

Enfants, nous allions en voiture sans ceinture de sécurité ni airbag. Voyager à l'arrière d'une camionette ou sur le plateau d'un camion vide était une promenade merveilleuse.

Lorsque nous partions à vélo, nous n'avions ni casque, ni protection. Nos parents ne portaient pas plainte parce qu'il y avait un trou dans le goudron qui nous avait fait tomber. Notre papa ou notre maman badigeonait de mercurochrome nos genoux couronnés en riant et nous en riions aussi.

Nous buvions l'eau du robinet du jardin, ou bien là où nous en trouvions, jusqu'à ce que l'on ait plus soif. On n'était pas obligé d'emporter des bouteilles d'eau minérale.

Nous mettions des journées entières à nous fabriquer des "voitures" avec des caisses, des planches, des tuyaux qui ne respectaient pas les normes AFNOR ou CEE. Que de jeux, que de plaisirs ! Après quelques chocs, nous avions appris à régler le problème. Nous nous laissions tomber contre un arbre ou par terre. Personne ne faisait intervenir le SAMU à chaque chute. Nous étions libres et débrouillards.

Nous sortions seuls jouer avec nos amis. Nous rentrions comme nous l'avions promis pour l'heure du repas.

Nous allions à l'école pour travailler et pour apprendre et non pas pour "développer notre potentiel de créativité". Nous savions lire, écrire et compter dès l'âge de trois ou quatre ans. Nous aimions nos maîtres et nos maîtresses. Lorsque nous ne travaiillons pas, l'instituteur qui n'était pas un "professeur des écoles", nous donnait des punitions ou des coups de règles sur les doigts. Nos parents n'allaient pas porter plainte. Nous savions que nous le méritions.

Certains n'étaient pas très bons à l'école ; ils devaient simplement redoubler l'année si ils ne réussissaient pas. Personne n'allait chez un psychologue ou un "psychopédagogue". On redoublait et on avait une deuxième chance. Ceux qui ne voulaient pas faire d'études ne restaient pas à traîner dans les rues ou dans les cours d'immeubles, ils allaient en apprentissage ; ce n'était pas une sanction, mais l'assurance d'un métier bien appris et d'un vrai avenir.

Nous n'avions pas de téléphones portables. Nous écrivions des lettres et des cartes postales.

Nous jouions aux gendarmes et aux voleurs, nous faisions claquer des pétards. Personne ne faisait brûler des voitures.

Nous nous coupions, nous faisions des bleus, des ecchymoses, on se cassait un bras ou une jambe. Personne ne portait plainte pour ces petits accidents. Personne n'était coupable, nous apprenions la vie.

Nous partagions un soda à quatre ou cinq, nous buvions tous à la même bouteille. Personne n'est mort pour ça.

Nous n'avions pas de PLAYSATION, MP3, MP4, X BOX, jeux vidéos, ni cent chaînes de télévision, antennes satellites, ordinateurs..., par contre nous avions de VRAIS AMIS.

Quand on avait envie et si nos parents étaient d'accord, nous sortions et nous allions tout simplement chez nos copains jouer avec eux. On ne s'envoyait pas de SMS ou de WIZZ sur MSN.

Nos amis s'appelaient Jacques, Pierre, Edouard, Sylvie, Christine et non labelle75, bossdu69 ou sluppXX.

Nous jouions avec des bâtons, de la ficelle, des ballons, des billes, à cache-cache, aux cow-boys et aux indiens ou aux petites voitures et non aux SIM'S ou a SECOND LIFE.

Nous passions des soirées entières à écouter nos parents ou nos grands-parents nous raconter des histoires de leur enfance ou des contes qui nous faisaient hurler de rire ou alors très peur. Personne n'a jamais été "traumatisé" pour ça.

On nous a laissé faire l'expérience des succès et des échecs, des responsabilités et nous avons appris à nous débrouiller dans la confiance. Nous étions LIBRES.

Jean-Jacques Henner (1829-1905)

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CHRISTOPHER DUNN

Didier Graffet

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Didier Graffet

Né en 1970, Didier Graffet est diplômé de l’école Émile Cohl, de Lyon.
Il débute sa carrière dans le jeu de rôle, en 1994, en travaillant d’abord pour le magazine Casus Belli, puis pour des livres de jeu de rôle français, tels que Chimères de Jean-Luc Bizien ou Agone, inspiré des romans de Mathieu Gaborit. Ce n’est que plus tard qu’il commence à travailler sur des couvertures de romans de fantasy, puis sur des ouvrages grand public, comme L’Île mystérieuse et Vingt mille lieues sous les mers, dont il réalise toutes les illustrations intérieures.

En 2002, il remporte le Grand Prix de l’Imaginaire, le prix Art&Fact et le prix du public Visions du Futur. Très influencé par des artistes commePhilippe DruilletAlan Lee ou John Howe, il est passionné par la culture celtique et l’Écosse. Il vit aujourd’hui à Caen avec sa femme et leurs trois enfants.

 
Didier Graffet
Didier Graffet
Didier Graffet
La tour, 2014, 39900€ en mars 2015 chez Christies

La tour, 2014, 39900€ en mars 2015 chez Christies

 Paris St Lazare , 2014  Signé. Acrylique sur médium  193 X 123 Cm. 51900€ chez Christies en mars 2015

Paris St Lazare , 2014 Signé. Acrylique sur médium 193 X 123 Cm. 51900€ chez Christies en mars 2015

case en exergue: PHILIPPE DELABY

Comme la jeunesse...

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Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...
Comme la jeunesse...

D'autres billets de ce type: que la jeunesse était belle en noir et blanc (49),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (47), que la jeunesse était belle en noir et blanc (46),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (45),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (44),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (43),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (42),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (41),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (40),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (39),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (38),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (37),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (36),  que la jeunesse était belle en noir et blanc (35),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (34),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (29),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (34)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (33),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (32),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (31),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (30),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (29),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (28),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (52),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (53),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (54),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (56)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (57),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (58),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (59),  que la jeunesse était belle en noir et blanc (60),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (61),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (62),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (63),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (64),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (65),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (66)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (67),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (68),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (69),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (70,  que la jeunesse était belle en noir et blanc (71),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (72),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (73),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (74)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (75),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (76),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (77),  que la jeunesse était belle en noir et blanc (78),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (79),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (80),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (81),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (82),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (83),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (84),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (85)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (86),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (87),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (88),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (89)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (90)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (91),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (92),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (93),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (94),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (95),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (96),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (97),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (98),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (99),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (100),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (101),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (102),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (103)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (104),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (105),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (106),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (107),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (108)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (109),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (110),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (111)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (112),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (113),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (114),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (115),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (116),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (117),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (118),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (119),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (120),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (121),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (122)

 

promenades autour de la presque-ile Renote à Trégastel (2)

une case en exergue: MITACQ

Au temps de Klimt, La sécession à Vienne à la Pinacothèque de Paris

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Au temps de Klimt, La sécession à Vienne à la Pinacothèque de Paris

 

Je suis toujours assez circonspect avec les expositions de la Pinacothèque de Paris. Si les titres sont presque toujours engageants et les choix des expositions audacieux le résultat certes jamais inintéressant est rarement à la hauteur des titres ronflants des manifestations. C'est encore un peu le cas cette fois, avec "Au temps de Klimt, La sécession à Vienne". Car si le nom d'appel est Klimt on ne voit guère que deux peintures originales du chef de la Sécession car la frise Beethoven est une reproduction à l'échelle 1. Hormis Judith de 1901, on ne voit pas à la Pinacothèque le Klimt ultra célèbre de l’époque dorée. Peu de choses, mais belles des deux autres grands nom du mouvement Egon Shiele et Kokoshka. En revanche de très belles pièces de peintres moins connus dans nos parages comme Josef Engelhart, Carl Moll, Elena Luksch-Makowsky... La bonne idée de l'exposition est de nous montrer l'art appliqué de la Sécession et ses points communs avec l'Art and craft anglais. Aux peintures se mêlent beaux objets en porcelaine, éléments d'architecture et meubles. La présentation est très pédagogique. La plupart des oeuvres, près de 200, proviennent du musée du Belvédère de Vienne dont le conservateur Alfred Weidinger est le commissaire de l'exposition. 

Les cartouches sont clairs et consistant, inutile de prendre l'audioguide qui n'est guère que leur doublon. Les photos sont férocement interdites d'où la pauvreté en image de ce billet. Malgré un prix de billet élevé, 16,50€, l'affluence est grande. Je vous conseille de prendre vos places à l'avance. Elles servent alors de coupe-file. 

Karl Moll

Karl Moll

Klimt

Klimt

Josef Hoffmann, élément d'architecture

Josef Hoffmann, élément d'architecture

Egon Shiele

Egon Shiele

Au temps de Klimt, La sécession à Vienne à la Pinacothèque de Paris
Au temps de Klimt, La sécession à Vienne à la Pinacothèque de Paris
frise Beethoven, détail, Klimt

frise Beethoven, détail, Klimt

frise Beethoven, détail, Klimt

frise Beethoven, détail, Klimt

Klimt

Klimt

Klimt

Klimt

Josef Engelhart

Josef Engelhart

Elena Luksch-Makowsky

Elena Luksch-Makowsky

Elena Luksch-Makowsky (détail)

Elena Luksch-Makowsky (détail)

Elena Luksch-Makowsky (détail)

Elena Luksch-Makowsky (détail)

Au temps de Klimt, La sécession à Vienne à la Pinacothèque de Paris
Au temps de Klimt, La sécession à Vienne à la Pinacothèque de Paris
Au temps de Klimt, La sécession à Vienne à la Pinacothèque de Paris
Au temps de Klimt, La sécession à Vienne à la Pinacothèque de Paris
Paris, mars 2015

Paris, mars 2015

Frederick Cayley Robinson

une case en exergue: YSLAIRE

Amants d'Apollon de Dominique Fernandez

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Amants d'Apollon de Dominique Fernandez

 

 

Dominique Fernandez, quatre vingt six ans aux prunes, comme le dirait ce bon docteur Destouche, fait paraître en librairie un maousse pavé de 650 pages intitulé « Amants d'Apollon » qu'il a eu la malencontreuse idée de sous-titrer « L'homosexualité dans la culture » ce qui sent à la fois le pédantisme, comment peut on avoir la prétention d'embrasser toute la culture, même si l'érudition de Dominique Fernandez ne fait aucun doute, et son encartement chez les socialistes.

Les auteurs même les académiciens gagneraient à être plus modestes, plus professionnels et plus respectueux de leurs lecteurs. Dominique Fernandez se serait honoré sous-titrant son ours par exemple par « un voyage dans la culture gay » (on ne comprend pas pourquoi il a fait figurer le mot homosexualité sur la couverture alors qu'il consacre plusieurs lignes à convaincre que ce terme est aussi laid qu'impropre.). Le sous-titre que je propose l'aurait, grâce au pronom indéfini, excusé d'avance les oublis criants de son ouvrage. Aujourd'hui pas un érudit, et Fernandez en est un, peut se prévaloir d'être un Pic de la Mirandole.

La première partie revisite les mythes antiques (Apollon, Ganymède, Hyacinthe, Narcisse, Médée…) ; La deuxième examine la face cachée de certaines œuvres (ArmanceBilly BuddTonio Kröger), de la vie de célèbres artistes (Rembrandt, Verdi, Stevenson, Conrad) ou de personnages (Don Quichotte, Don Juan, Vautrin…) ; la troisième présente les « phares » de la cause homosexuelle, de Théophile Gautier à Mishima, une quatrième partie qui semble avoir été composé à la hate, les diverses manières d’être gay aujourd’hui, selon les pays, les mœurs, les religions.

Dominique Fernandez aurait du faire (ou faire faire) un toilettage de ses textes ce qui lui aurait évité répétitions et contradiction et exiger de faire figurer en fin de volume un index des noms.

Enfin l'élémentaire correction aurait été de faire précéder son essai par une préface dans laquelle, il nous aurait signaler que son ouvrage est pour la quasi totalité une compilation de textes parus ultérieurement à différent endroit. Il aurait été en outre professionnel de nous informer où et quand.

En fait de culture il s'agit dans « Amants d'Apollon » pour environ 3/4 de littérature et ¼ de peinture. La sculpture et l'opéra sont brièvement présent mais le théâtre et le cinéma sont à peu près complètement ignorés. En ce qui concerne la peinture on s'arrête à Girodet pas un mot sur des artistes aussi considérables pour le sujet que Bacon et Hockney!

Si la marotte de Roger Peyrefitte était de débusquer le pédé chez tous les grands, et moins grands, de ce monde, celle de Fernandez est de révéler que dans quasiment tous les chefs d'oeuvre se cache un sous texte homosexuel. L'avantage de Fernandez sur Peyrefitte est que ses sujets sont beaucoup plus intéressants et qu'il écrit dans une prose moins amphigourique que la boutiquière de Castres. Il est assez convaincant pour la peinture italienne de la renaissance, ce qui n'est pas bien difficile quoiqu'il y a encore des spécialiste de cette époque outrés que l'on envisage que Caravage ait été homosexuel, il doivent être aveugles! Mais beaucoup moins lorsqu'il embarque sous la bannière du raimbow flag, Bellini ou encore Cervantes. Car si cela vous avait échappé Don Quichotte est un roman gay! Fernandez au passage m'apprend qu'Arrabal avait déjà développé cette thèse, qui me paraît tout à fait oiseuse, dans « Un esclave nommé Cervantes (Plon, 1996). Et Don Juan, et bien contrairement aux apparences, il était de la sacoche ou tout du moins le comte de Villamedia, qui servit de modèle à Tirso de Molina, le dramaturge qui écrivit le premier Don Juan. Et Rembrandt, itou Rembrandt, c'est tout juste si Fernandez ne nous explique pas que toute la ronde de nuit ne lui ait pas passé dessus! On apprend au détour d'un chapitre que Claude Farrère écrivain et marin ne daignait pas les matelots ( Ce dont son oeuvre ne rend pas compte, si je me souviens bien.).

On n'échappe pas à la pâmoison devant Cocteau ni celle plus coupable aux pieds d'Augiéras. Mais Fernandez apporte néanmoins un éclairage fort intéressant sur le barde de Périgueux: << Voilà sans doute ce qu'il y a de plus déconcertant chez Augiéras: ce double érotisme, apparemment contradictoire, l'un avec les jeunes garçons, l'autre avec les vieillards. Autant le premier est solaire, grec, virginal, accordé à l'aurore du monde, autant le second paraît vulgaire, sordide, sorti des bas-fonds de la sexualité. Augiéras s'accommode des deux, passe de l'un à l'autre sans transition avec la même égalité d'humeur et le même don paisible de soi...>>. Mais j'ai été ébahi à la lecture de la fin lyrique du chapitre sur Augiéras: << L'homosexualité en régime de tolérance universalisée, n'est plus une aristocratie morale, mais un simple passe-temps, sans grandeur ni légitimé. Il faut donc rêver, pour retrouver cette chevalerie et la remettre en l'honneur, aux siècle révolus où l'amour des garçons était le signe d'une haute valeur intérieure et d'une liberté d'esprit exemplaire. Les fils du soleil appartiennent à une civilisation qui n'a que mépris pour le progrès social et ses fallacieux avantage. Augiéras, en fin de compte, tout en prenant librement son plaisir avec les jeunes garçons, n'a ressuscité rien de moins que le cérémonial et le faste de l'amour courtois.>>. On se frotte les yeux pour être sûr que l'on a bien lu ce que l'on vient de lire de la plume du très gauche-caviar Fernandez. J'aurais volontiers attribué ces lignes à Jean-Louis Foncine ou à des propos privés de Robert Brasillach! C'est d'ailleurs un des défauts du livre, parfois on ne sait pas qui parle. Est-ce Dominique Fernandez ou l'auteur dont il traite. C'est particulièrement vrai pour les chapitres voués à Augiéras et à Jouhandeau.

La culture de Fernandez est surtout classique mais d'une manière très intéressante, il ne s'interdit pas des passerelles (trop rarement) entre celle-ci et l'art contemporain. Ainsi passe dans son gros essais, les frères Chapman, Pierre et Gille et quelques trop méconnus personnages (à mon sens) comme Platt-Lyne.

Cet essais touffu et brouillons est néanmoins sous tendu par quelques lignes force comme un plaidoyer constant en faveur de la pédérastie (et même la pédophilie): << La Frontière est posée par l'apparition des poils. Le garçon imberbe, au torse lisse, est plus désirable. Les époques esthétiques privilégient la pédérastie; les époques morales (comme la notre) la proscrivent et autorisent "la réplique" (ce que nous appelons l'homosexualité entre adultes consentants).>> ou comme l'idée que la renaissance doit tout à l'homosexualité. Enfin constant pas tout à fait car s'il trouve très bien que Gide et Montherlant « ne s'intéressent qu'aux enfant » (c'est bien réducteur car il me semble que lorsque oncle André manuellisait Marc Allégret ce dernier n'était plus un gamin.), il se révolte contre la pédophilie de Guibert (Fernandez n'a pas lu « Le mausolée des amants »!) qu'il expédie en quelques lignes et surtout celle de Duvert dont il règle le compte en des propos jésuitiques assez désagréables.

« Amants d'Apollon » est très marqué idéologiquement par le gauchisme des années 60 et 70, pourtant ce bougre de Fernandez n'était déjà plus un poulet de l'année en 68, qui apparemment pour lui a été une sorte de révélation. Ainsi il considère qu'appartenant à une minorité, il est solidaire de toutes les autres. Cette désastreuse opinion lui fait chérir les roms et autres va-nu-pieds et permet d'enrôler sous sa bannière Verdi, pourtant bien peu suspect d'homosexualité! Heureusement, Fernandez est parfois plus convaincant (du moins en ce qui me concerne) par exemple je ne lirais plus désormais Conrad de la même façon... Ses pages sur Melville sont également très intéressantes. Je conseillerais de les lire en parallèle avec celles que G.M. Sarotte a consacrées à cet auteur dans son remarquable « Comme un frère comme un amant, l'homosexualité masculine dans le roman et le théâtre américain » (Flammarion, 1976).

Fernandez qui semble avoir beaucoup lu, beaucoup vu, beaucoup écouté (même s'il fait un impasse à peu près total sur le cinéma et que ses références datent un peu) n'est jamais à bout de ressource pour faire grossir ses troupes ainsi lorsqu'un romancier rate un personnage féminin, il en conclut qu'en revanche qu'il serait parfait en garçon! Par ce tour de passe passe il parvient à gagner à sa cause Stevenson!

L'idée fixe de Fernandez lui fait faire des rapprochements ébouriffants Balzac avec Proust, Proust avec Stevenson donc Stevenson avec Balzac. Il y a du Malraux dans ces raccourcis vertigineux.

L'auteur n'évite pas les auteurs classiques de la littérature gay comme Forster, Isherwood ou Thomas Mann. Fernandez passe rapidement sur « Mort à Venise », trop évident à son goût pour s'attarder plus sur les autres romans de l'écrivain allemand. Nous fournissant une véritable étude concise et percutante de l'homosexualité dans l'oeuvre de Mann, dans le chapitre « Sous l'oeil de la police » (allusion à « Tonio Kroger ») qui lui est entièrement consacré.

Mais le plus intéressant sont les chapitres qu'il consacre à des « outsiders » de la littérature comme ceux sur Pierre Herbart ou Georges Eekhoud dont Fernandez donne grande envie de lire ou relire les romans, ce qui est déjà une qualité de son essais.

Inévitablement certaines parties sont plus faible comme celle à propos de Bory où il n'est pas une seule fois question de « La peau des zèbres » son plus beau roman et celui dans lequel tous les personnages sont homosexuels!

Dominique Fernandez va souvent à l'encontre des idées reçues sur un auteur et pose à propos de Wilde cette question cruciale: << Serait-il aussi aimé aujourd'hui si la tragédie finale n'avait illuminé rétrospectivement son oeuvre d'une clarté incendiaire?>>. La réponse est un peu dans la question et le verdict de Fernandez est sans appel: << Dorian Gray, si amusant par l'idée du portrait qui vieillit à la place de son modèle, et permet au débauché de se croire éternellement jeune, mais si faible par l'inconsistance des personnages, est un de ces faux chef d'oeuvre qui durent plus par la réputation de leur auteur que par leur valeur intrinsèque.>>. Il est amusant de noter que l'inconsistance des personnages est un des défauts majeurs des romans de Fernandez, et en particulier du dernier!

Faisant flèche de tout bois Fernandez parsème sont essai de considérations bien senties sur la culture comme celle-ci: << Pour réussir en France (en littérature comme en musique), il faut être armé d'une théorie, appartenir à une école, à une avant-garde. Un Boulez par exemple, en dépit d'une oeuvre modeste, occupe une place de premier plan. Britten a le tort de n'être qu'un musicien d'instinct, volontiers éclectique, épris de la beauté, amatore, à l'état pure (de l'italien qui aime), réfractaire aux systèmes, génie libre et solitaire.>>. L'auteur parsème son texte de citations qu'il fait plus ou moins siennes comme celle-ci de Michel Foucault: << Etre homosexuel, c’est se placer dans une dimension où les choix sexuels que l’on fait sont présents et ont leurs effets sur l’ensemble de notre vie. [...] Ces choix sexuels doivent être en même temps créateurs de modes de vie. Être gay signifie que ces choix se diffusent à travers toute la vie, c’est aussi une certaine manière de refuser les modes de vie proposés, c’est faire du choix sexuel l’opérateur d’un changement d’existence »

Si parfois le ridicule affleure, il est difficile de n'être pas ébahi par l'érudition de l'auteur. Saviez vous que le premier roman gay français est « Monsieur Auguste » paru en 1859 du à la plume d'un certain Joseph Méry. Fernandez nous en donne le résumé et l'analyse. Il fait de même pour les romans pédérastiques d'Essebac, avec citations particulièrement réjouissante à l'appui. Fernandez nous apprend (du moins à moi) que Lucien Daudet, l'ami de coeur et peut être plus, du divin Marcel, avait écrit un roman homophile, « Le chemin mort », roman, que Marcel Proust et Paul Morand tenaient en haute estime. A propos de Lucien Daudet, Morand dinant avec lui au Ritz le 28 octobre 1916, le trouve « encore très bel adonis » (ah cet homophobe de Morand!).

Dans cet essais qui a une construction des plus hasardeuse, on sent trop la compilation de notes et d'articles sur l'homosexualité, que vient faire, par exemple, la dénonciation de l'homophobie de Zola ou la très intéressante nomenclature commentée des statues du jardin des Tuileries, dans ces pages. Cette juxtaposition de textes pour constituer le livre occasionne certaines répétitions pesantes.

L'ouvrage se ressent un peu de l'âge du capitaine. La culture de Fernandez reste assez classique et ses choix, somme toute offre peu de surprises. Heureusement il s'autorise quelques embardées sur la route balisées des classiques gays. On a ainsi le bonheur de trouver tout un chapitre consacré à Joseph Hansen. Mais on déchante vite car celui-ci est l'un des plus mal écrits du livre. Ne le lisez pas, faites moi confiance achetez les romans policiers d'Hansen. On a pas appris à notre homme en vert que l'on ne raconte pas par le menu l'intrigue d'un roman policier. Faire un résumé d'un livre (ou d'un film) n'est pas en faire la critique. Autre gros défaut de ce chapitre la méconnaissance de l'oeuvre. On subodore que Fernandez ne connait que les trois romans d'Hansen qu'il a lu, manque de chance la saga du détective Brandsetter ne peux vraiment se goûter que dans sa continuité et Fernandez ignore les deux meilleurs romans de l'américain: « En haut des marches » et « Petit papa pourri ».

En lisant « Les amants d'Apollon » on a souvent l'impression qu'il n'y a rien eu d'important dans la culture gay depuis quarante ans. J'aurais aimé par exemple que l'auteur au minimum mentionne de grands auteurs français de la culture gay encore trop méconnus, comme Cluny, Claude Arnaud, François Rivière ou Didier Martin. Qu'il sorte de l'oubli Yves Navarre ou Frédéric Rey. Surprenant est le silence total de Fernandez sur ses collègues ou ex-collègues académiciens, rien sur Angelo Rinaldi et scandale des scandales Marguerite Yourcenar n'est même pas citée dans les 650 pages de ce pavé. On ne s'étonnera pas en revanche du silence sur Renaud Camus politiquement infréquentable pour un Dominique Fernandez.

Le peu de tropisme anglo-saxon de l'auteur lui fait commettre des impasses peu pardonnables: pas une ligne sur Edmund White et Burought et rien non plus bien sûr sur John Irving, Frederic Prokosh, Stephen McCauley, David Leavitt, Mary Renault, Alan Hollinghurst, Patrick Gale, Aidan Chambers... (c'est à mon tour d'en oublier une palanquée)

« Amants d'Apollon » est néanmoins une mine de connaissances sur le sujet qu'il ne parvient pas à épuiser (mais qui le pourrait) faute d'avoir par exemple trop ignoré le cinéma.    

Amants d'Apollon de Dominique Fernandez

Igor Denali


une case en exergue: JANO

René Binet

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Le designer et architecte français René Binet (1866-1911) a été un dess grands contributeur de l'Exposition Universelle de Paris de 1900. Binet a conçu le portail monumental remarquable qui a formé l'entrée de l'exposition, une structure qui a démontré sa proposition que les formes naturelles pourraient remplacer les pastiches historiques comme une base pour une nouvelle architecture (c'était le crédo de l'art nouveau).

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Un livre de Binet et Gustave Geffroy, Esquisses Décoratives (1905), est une démonstration de sa théorie. Il est illustré de 60 planches montrant les dessins de Binet de ces nouvelles formes de style architectural et la décoration inspirées en partie des dessins d'Ernst Haeckel dans Kunst-Formen der Natur. En plus de conceptions architecturales il y a aussi des suggestions pour diverses formes de bijoux basés sur les radiolaires de Haeckel et d'autres organismes. Voir le reste des planches ici ou télécharger le livre ici .

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l'accueil de l'ange

Yann Faucher

Erich Wolfsfeld

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Erich Wolfsfeld
 

Erich Wolfsfeld est né à Krojanke en Allemagne. Il a grandi à Berlin, où il fréquente l'Académie en 1902-13. Il y apprend la gravure dans l'atelier de Hans Meyer. Puis il part étudier à l'Académie Julian à Paris en 1905-1906. On le retrouve en 1907 à Rome, où il est l'élève de Otto Greiner. Il peint les mendiants de la capitale italienne. En 1905 il reçoit la commande du gouvernement prussien  des copies des fresques byzantines des ruines antiques de Priène. Celles-ci visaient à illustrer une publication d'un rapport sur les fouilles, mais malheureusement aucune de ces gravures auraient survécu. Sa visite en Turquie de ces ruines a donné à l'artiste un goût pour les voyages qui durera tout au long de sa vie. En 1911, il remport la médaille d'or Kaiser Wilhelm pour son tableau Les Archers. En 1914 Wolfsfeld expose à Berlin, Leipsig et Vienne. Son succès se traduit par des articles illustrés sur son travail dans Die Kunst et Kust Alle. Le déclenchement de la première guerre mondiale a mis fin aux études de Wolfsfeld. L'artiste passe deux ans dans l'armée comme officier, au cours desquelles il fait des dessins de soldats blessés. En 1916, il est nommé professeur à l'Académie de Berlin et en 1920 professeur de peinture et de gravure. Ce poste lui permet de voyager pendant les vacances d'été. Il visite ainsi le Maroc, l'Égypte et la Palestine. Un certain nombre de peintures et de gravures ont été produit sur ces voyages. La pression nazie force Wolsfeld à fuir l'Allemagne. Il s'installe en Angleterre en 1939. Il expose ses oeuvres à la Galerie d'Art de Sheffield. En 1943, une de ses gravures d'un portrait de sa période romaine a tellement impressionné le sculpteur John Goscomb John que ce dernier lui commande son portrait. Le résultat est une peinture à l'huile qui plus tard sera acquise par la National Portrait Gallery. Wolfsfeld a continué à exposer à Shefield jusqu'en 1953. En 1953 Derby Museum and Art Gallery fait une grande exposition de ses oeuvres. En 1977, Belgrave Galerie organise une grande rétrospective de son travail. On peut voir ses gravures dessins et peintures dans plusieurs musées: British Museum, Victoria & Albert Museum, Imperial War Museum, Galerie d'Art de fers à Hull, Germanisches National Museum de Nuremberg, Albertina à Vienne, Gambinetto Nazionale della Stampe à Rome, Metropolitan Museum of Modern Art à New York, Israel Museum à Jérusalem et dans d'autres.

Erich Wolfsfeld
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